'L'amitié de grands Etats est leur plus sûr appui': The small state dilemma in Genevan political economy, 1762-1798

Cette contribution examine les differentes tentatives d'ecrivains reformateurs genevois de depasser les limites de la reforme imposee par un voisin monarchique plus absolutiste et plus puissant. Alors que Rousseau estimait le gouvernement mixte incompatible avec la Geneve civilisee et commercante, d'autres, comme Frangois d'Ivernois et Etienne Claviere, etaient convaincus, dans les annees 1770, que Geneve pouvait devenir une demoeratie moderne. Apres l'echec de la Revolution de 1782 et la mise hors-la-loi des deux reformateurs, les tentatives de creer une Geneve democratique comprirent l'etablissement d'une «nouvelle Geneve» en Mande du Sud. Cependant, les espoirs se reporterent sur la renovation constitutionnelle en France, qui devait ouvrir la voie au changement politique dans la Cite. Claviere devint un acteur important des debuts de la Revolution frangaise et il songea constamment ä utiliser son influence frangaise pour realiser ses objectifs. D'Ivernois renonga ä ses convictions demoeratiques lorsqu'ilproposa ses Services ä la Grande-Bretagne contre la France en 1791. En 1793, Claviere renonga lui aussi ä l'idee de faire de Geneve une demoeratie independante et milita pour un rattachement de la ville ä la France revolutionnaire. Ce projet ne survecut pas ä la mort de Claviere, confirmant la perspicacite de la maxime de d'Argenson ä propos des petits Etats.